Pour ceux qui ne le savent pas, le Liban abrite certains des plus anciens oliviers du monde. Originaires de la région, les oliviers ont une grande importance historique et sont un moyen de se reconnecter avec nos ancêtres qui les ont plantés.
Selon Le Projet BAAL, une initiative familiale qui soutient la production d’huile d’olive libanaise, la culture de l’olive au Liban remonte à 1600 av. J.-C., et ses produits ont ensuite été introduits dans les pays de la Méditerranée depuis Tyr de Phénicie.
Connu pour être extrêmement abondant et de haute qualité, l’huile d’olive a franchi les frontières méditerranéennes et est devenue représentative d’une grande histoire ancestrale qui lie la région, en particulier le Liban et la Palestine, et son importance n’a pas fléchi à ce jour. La journaliste de Reuters, Riham Alkoussa, a cité que “la production d’olive couvre plus de 20% des terres agricoles au Liban et fournit des revenus à plus de 110 000 agriculteurs et producteurs, représentant 7% du PIB agricole”.
Saviez-vous que la marque d’huile d’olive libanaise Darmmess, basée à Deir Mimas dans le sud du Liban, a été élue meilleure huile d’olive du monde en 2023?
La marque se targue de sa culture et de sa production d’olives, toutes issues des vastes champs pétroliers de Deir Mimas. Surnommé le “Bordeaux des huiles d’olive libanaises”, Darmmess n’est qu’un exemple de la richesse qui réside dans les oliveraies du Sud-Liban.
Comme les agriculteurs libanais au sud du Liban, les Palestiniens dépendaient de la production d’olives comme principales sources de revenus. Suite à la Nakba en 1948, l’olivier est devenu un symbole d’enracinement et de résistance contre l’apartheid, et c’est ainsi que la lutte pour la libération palestinienne se trouve enracinée dans les oliviers qui sont plantés à travers la région, de la Palestine et au-delà, unissant les liens anciens qui unissent le peuple de la région.
“Si les oliviers connaissaient les mains qui les ont plantées, leur huile deviendrait des larmes” – Mahmoud Darwish
Les mots du poète palestinien Mahmoud Darwish illustrent le lien intime entre les oliviers, la terre et ses habitants.
L’État d’apartheid a continuellement ciblé la frontière sud du Liban et a causé des dévastations importantes, plus de 130 incendies ayant été allumés à travers les terres agricoles. La récolte libanaise a subi un coup majeur, car les terres agricoles maintenant incendiées ne sont plus adaptées à la culture des cultures.
Le ministre de l’Agriculture par intérim, Abbas Hajj Hassan, a rapporté que plus de 40 000 oliviers ont été détruits dans le sud du Liban, en plus de plus de 462 hectares de forêts et d’arbres fruitiers. Non seulement de nombreuses familles ont perdu leur source de revenu, mais le Liban a perdu une importante partie de son patrimoine ancestral.
Image principale par Joseph Eid/AFP.